SAULT – Nine

L’année 2020 est considérée comme une grosse année de merde et je ne peux être que d’accord. Mais fut-elle aussi merdique que l’on pensait ? Pas avec SAULT justement. Le mystérieux collectif londonien était arrivé avec deux disques qui tombaient pile poil lors des émeutes qui ont secoué le monde entier suite aux meurtres d’innocents afro-américains avec deux incroyables disques Untitled (Black Is) (chroniqué ici) et Untitled (Rise) (chroniqué ici) parus à quelques mois d’intervalle. Allons savoir ce qu’ils ont à dire un an après avec NINE.

La particularité de ce disque est qu’il soit disponible pendant 99 jours avant de disparaître pour toujours et à jamais. Une occasion pour SAULT pour faire l’inventaire et de parler de nouveau de la cause noire avec des compositions soulful et inventives comme les attachants « London Gangs » et « Fear » entre autres. Ici, le collectif R&B ira s’intéresser aux conflits internes comme les gangs afro-britanniques qui sèment la terreur dans les banlieues et la communauté afro qui lutte pour s’en sortir de cet engrenage.

Mêlant R&B, soul, funk, jazz, post-punk et gospel, SAULT (qui pourrait compter Inflo et Michael Kiwanuka mais chut…) continuera à provoquer la réflexion chez son auditoire à coup de témoignages comme sur « Mike’s Story » où Michael Ofo raconte sa vie de façon édifiante ou à coup de morceaux voluptueux comme « Alcohol » et « 9 ». Little Simz a répondu également présent sur « You From London » où elle nous rappelle Londres n’est pas aussi que l’on pensait. Il n’empêche qu’avec NINE, le collectif mystérieux continue à prêcher pour la cause noire tout en allant à la racine des problèmes et le fait avec grâce.

Note: 9/10